Blue...

Aquarelle un rien abstraite et que j'aime beaucoup... de mon Papa

Je suis peu présente par ici ces derniers jours... J'ai pourtant reçu de bien gentils messages de quelques-unes d'entre vous, auxquels je n'ai même pas encore pris le temps de répondre... Pardonnez-moi...

C'est que les nouvelles ne sont pas forcément plus réjouissantes que le temps au dehors... Bébé va bien, je vous rassure tout de suite, malgré une grosse fatigue et des contractions un peu soutenues qui m'ont conduite chez mon médecin vendredi... Heureusement, il n'y a rien d'alarmant, tout est normal, mais j'écope d'une obligation de repos, allongée au moins trois heures par jour (peut-être que je vais enfin me perfectionner en tricot...) et d'un arrêt précoce du travail... Presque le même scénario que pour Zoélie en fait, en moins méchant, car a priori il n'y a pas de risque d'accouchement prématuré si je me conforme aux prescriptions du médecin... Rien de bien grave donc : me voilà avec du temps pour moi, pour petit bonhomme, du temps pour la sieste, pour coudre, pour lire... et attendre sereinement le mois de mai...

Sauf que, ce vendredi, après le médecin, un autre rendez-vous m'attendait, un rendez-vous que j'avais sollicité, avec le DRH de ma collectivité territoriale... Vous souvenez-vous qu'en novembre dernier, j'ai été admise à un concours, un concours pas franchement facile à avoir, un concours qui n'a lieu que les 3 ou 4 ans, où nous sommes très nombreux à postuler et où il y a peu d'élus ? Je ne dis pas ça pour me lancer des fleurs, certainement pas, mais la réussite de ce concours était pour moi un vrai succès au bout de 10 ans de carrière, c'était un but que j'avais toujours voulu atteindre... C'était aussi l'espoir d'une belle évolution, pas nécessairement énorme dans mes activités au quotidien, car le travail effectué correspondait déjà au grade obtenu grâce au concours, comme souvent... Mais c'était évidemment une évolution en terme de salaire et de reconnaissance du travail réalisé justement ! Bien sûr, quand on passe des concours dans la fonction publique territoriale, on sait d'emblée que votre collectivité de rattachement n'est pas obligée de vous nommer sur le concours obtenu, on le sait... Toutefois, dans ce cas, l'espoir était permis...

Là où les choses tournent de manière un peu aigres et amères, c'est lorsque j'ai appris qu'un de mes collègues (dont la probité n'est absolument pas en cause, je tiens à le préciser) d'un autre service patrimonial de la même collectivité, ayant obtenu le concours en même temps, dans les mêmes conditions, sera nommé très prochainement, mais pas moi... Tiens, et pourtant les circonstances sont similaires, j'ai même un peu plus d'ancienneté... Alors, sans me faire beaucoup d'illusions, j'ai voulu obtenir des explications claires, franches et énoncées en face, ne pas me contenter d'une simple lettre me félicitant chaleureusement pour mon succès, mais m'annonçant simultanément que ma situation serait ré-examinée ultérieurement... un jour peut-être...

C'est donc vendredi que j'ai eu la joie d'entendre que j'étais tout simplement victime d'un arbitrage budgétaire suite à un changement de politique de ma collectivité, confrontée comme tout le monde à la crise (qui a le dos large, ma foi !) ; un choix qui vient d'en haut, un choix qui pourra peut-être évoluer mais sans qu'on puisse rien promettre tout de même... J'ai même eu l'immense consolation d'apprendre que mon cas avait été cité lors de diverses réunions (pas nommément tout de même... Merci de cette grande délicatesse) en exemple pour expliquer les nouvelles orientations budgétaires... "Non bien sûr, ce n'est pas une punition, puisqu'on ne me reproche rien dans mon travail, que je suis très bien notée et que j'ai reçu sans aucune ambiguïté le soutien appuyé de ma chef de service..." En pure perte... "Bien sûr, ma collectivité a bien conscience du risque de me voir quitter mon poste" (oui, car il faut vous dire que mon concours n'est valable que pendant 3 ans et j'en perds le bénéfice si je ne parviens pas à trouver un poste dans ce délai...)

Risque pour qui ? Je sais très bien que si je devais être remplacée, je le serais par un contractuel ou quelqu'un avec un grade inférieur au mien et qui coûtera moins cher... Et encore, remplacée au bout de combien de temps ? Car qui s'intéresse encore à la culture ? Les budgets de tous les musées en France baisseront cette année et dans les années à venir, les équipes sont de plus en plus restreintes, mais il faut néanmoins produire toujours autant d'expositions, attirer du public, travailler sur les collections, communiquer, etc. Entre mon arrivée à mon poste en 2003 et ce début 2011, je peux dénombrer au bas mot 4 personnes de moins dans l'équipe pour faire un même travail, sans compter ceux qui n'ont été remplacés que par des temps partiels...

Alors voilà, depuis vendredi, je rumine, je fonds en larmes à la moindre contrariété, parce que c'est quand même pour moi un échec, parce que cela remet en cause non seulement des projets professionnels, mais aussi des projets de vie et notamment la possibilité de changer de maison, d'avoir enfin un peu plus de place pour notre famille sur le point de s'agrandir... Et, j'ai pour l'instant un peu de mal à accepter la perspective de chercher un autre poste sitôt bébé arrivé, de préparer un déménagement à l'heure où Zoélie entrera à l'école, où bébé devra entrer en crèche, d'envisager un gros bouleversement professionnel aussi pour Monsieur Marmotte... Et encore, tout ceci arriverait dans le meilleur des cas, c'est-à-dire si réellement j'arrive à trouver un autre poste ailleurs rapidement... Il faudra bien rebondir, plutôt qu'attendre et s'accrocher de manière chimérique à l'espoir d'être nommée avant trois ans, car je refuse ce risque-là...

Désolée pour ce long message sans doute un peu indigeste et que vous n'aurez peut-être pas envie de lire, mais il fallait que cela sorte...

Promis, je reviens bientôt avec mes babouchkas toutes colorées et souriantes... Un petit avant-goût de mon atelier où une dizaine de demoiselles choisissent leurs beaux atours...